L’économie circulaire ? Mais qu’est-ce que c’est ?

L’économie circulaire ? Mais qu’est-ce que c’est ?

Tristan Duhamel

Fondateur de Déclic Écologique

On parle de plus en plus de l’économie circulaire, mais est-elle vraiment nouvelle ? Cette dernière est en fait beaucoup plus ancienne que celle à laquelle elle s’oppose : l’économie linéaire.

 

L’économie linéaire ressemble à …une ligne : la vie d’un produit consiste à :
• extraire des matières premières,
• fabriquer le produit avec ces matériaux,
• le consommer
• puis à la fin de la vie du produit, le jeter (il devient un déchet mis en décharge ou incinéré).
L’ère industrielle a érigé ce système en modèle.
Jusqu’au 19e siècle, notre société ré-utilisait, recyclait au maximum ses déchets : les chiffonniers récupèraient les textiles et les fournissaient aux fabricants de papier (fibres). Les déchets de boucheries servaient à faire de la colle notamment.

 

Dans la construction aussi
Le Château de Guédelon en est un bonne exemple. Il s’agit d’un château en cours de construction avec les méthodes du moyen age. Un ingénieur en BTP était frappé de constater qu’il n’y avait pas de “zone déchets” comme sur tous les autres chantiers actuels. Effectivement, à l’époque, tout était ré-utilisè sur le chantier : les chutes de pierres ou de tuiles concassées pour du remblai, les chutes de métaux refondues par le forgeron localement…
Entre temps, les matériaux de synthèse sont arrivés bien moins faciles à réutiliser/recycler.

 

Boucler la boucle
L’économie circulaire tend à reboucler l’étape de la fin (jeter) avec celle du début (extraction/fabrication) d’où l’idée de circularité. C’est à dire que les matières soient ré-utilisées ou recyclées.
La nature fonctionne de cette façon : elle ne produit pas de déchet. Elle assimile ce qu’elle génère et s’auto-régule.
Dans la forêt, feuilles, fleurs, arbres et animaux morts tombent au sol et reviennent à la terre.
De la même manière, nos biodéchets (déchets alimentaires) sont compostables et peuvent devenir un engrais naturel surpuissant. Ils représentent 30% du poids des ordures résiduelles des ménages. On comprend alors l’intérêt de les séparer pour les composter.
La restauration (y compris collective) a l’obligation de traiter ses biodéchets, à partir d’un certain tonnage (10 tonnes de déchets par an, soit en moyenne 300 repas par jours) depuis les lois grenelle 2 et de transition énergétique. Les filières sont principalement le compostage ou la méthanisation avec épandage. Déclic Écologique travaille avec différents partenaires sur les biodéchets.

 

De l’éco-conception à la matière première secondaire
Arriver à la circularité de l’économie n’est pas simple. Cela suppose de revoir toutes les étapes de cet ensemble à commencer par l’éco-conception du produit ainsi que les matériaux utilisés.
Cela signifie penser le produit pour qu’il puisse être remis dans la fabrication de son semblable idéalement ou d’un autre. Ces composants deviennent alors des matières premières secondaires.
Il est nécessaire que les matières qui le composent soient le plus renouvelables, facilement “désassemblables” et réutilisables.
La collecte et le démontage du produit sont également fondamentaux : si le produit est jeté, tous les efforts sont perdus.
Le concept de Cradle to cradle (ou C2C, du berceau au berceau) est un concept qui signifie que le bien de consommation crée zéro pollution et est 100 % réutilisé (avec notamment de l’énergie renouvelable pour la production de nouveaux produits).
Il est donc évident que la notion de durabilité, de réparabilité vont de paire avec ce système. Réduire la multiplication des matières premières, leurs quantités fait également partie des enjeux.
De par le fait qu’elle réutilise au maximum les composants, l’économie circulaire à l’avantage de puiser moins de ressources (qui sont en voie de raréfaction, comme l’exemple flagrant du cuivre) et de produire moins de déchets.
Moins de déchets ? Commencer à boucler la boucle, contactez Déclic Écologique, nous vous aiderons à aller dans ce sens !