Des marges (d’amélioration)… à la marge ?
Ces pistes semblent diffuses et impalpables pour les décideurs.e.s et les services généraux. Or le potentiel du zéro déchet et de l’économie circulaire est en réalité considérable… Ce sont des économies de niche, diverses et qui paraissent insignifiantes alors qu’elles produisent des économies d’échelle qui vont améliorer le résultat de l’entreprise, permettre des gains directs soit améliorer l’Ebitda**.
Mais au fait, qu’appelle-t-on le « zéro déchet » ?
Le principe n’est pas de savoir ce que l’on fait de nos déchets – ils finiront de toute façon incinérés ou enfouis et provoqueront des pollutions de l’air, de la terre et de l’eau… Il s’agit de les réduire à la source c’est-à-dire d’éviter de les produire. C’est de plus en plus connu, le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas ! Quant à l’économie circulaire, elle s’oppose à l’économie linéaire dont l’exutoire d’un produit en bout de chaîne est le déchet.
Papiers, s’il vous plaît !
On pense tout de suite au papier, particulièrement dans les bureaux. Sur les 120/140 kg de déchets annuels par salarié.e.s, on compte 80% de papier dont seuls 25% seront recyclés***. Il ne s’agit pas de remplacer le papier par le numérique qui n’a rien d’immatériel : les ordinateurs, réseaux, serveurs, machines sont bien réels et consomment beaucoup d’énergie de la fabrication à l’usage.
Pour réduire le papier, on commence par réduire le nombre d’imprimantes. Une seule pour le service, deux, trois ? Tout dépend du nombre de personnes et du volume nécessaire. Premier changement : au lieu d’acheter sa machine, l’entreprise va la louer et payer les copies, adoptant ainsi le principe de l’économie de la fonctionnalité (ou de l’usage). Exemple : les vélos en libre service. C’est déjà du gagnant/gagnant/gagnant !
1er • le client a une machine à sa disposition en état de marche et entretenue de manière préventive plutôt que curative.
2e • le fournisseur a tout intérêt à ce que son imprimante fonctionne au mieux et le plus longtemps possible, tout en se montrant réactif pour intervenir en cas de panne.
3e • l’environnement est épargné car une seule machine robuste qui dure limite son impact négatif. cf article sur le sac à dos écologique.
Les actions
- La réduction du nombre d’imprimantes oblige les personnes à se déplacer au copieur pour récupérer leurs impressions, ce qui réduit automatiquement la demande.
- Si l’on utilise un système de code pour accéder à ses copies (via le réseau interne), cela signifie que chacun peut annuler les copies inutiles, validées trop vite. La machine pouvant comptabiliser ces copies évitées, vous aurez un aperçu des gains réalisés.
- L’imprimante doit être configurée en impression recto-verso par défaut et en noir et blanc.
- Dans certains cas, on peut même imprimer à raison de 2 p. réduites par recto : on divise par 4 sa consommation de papier (exemple : un contrat à 6 exemplaires : 1er exemplaire en A4 R°V° pour la bonne lisibilité, les suivants à 2p. par A4, R°V° = diminution par 4 du papier et par 2 du toner).
- Au final, on réduit la consommation de papier, de toner, d’électricité, d’entretien de la machine, de commandes de fourniture, de livraison, de manutention, de temps perdu dans toutes les étapes citées : de belles économies en perspective !
Estimation
1 carton de 5 ramettes : 14 €HT x 200 = 2800 € par an pour 100 personnes
Divisé d’un tiers = 933 €
4 recharges toner couleur évitées (pack) : 260 €
2 toners noirs évités : 55 x2 =110 €
économie = 1303 €
gains en électricité et ETP non évalués.
2 livraisons évitées : en général, la livraison est offerte, c’est donc une économie de CO2.